SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI

Le Maroc tire son épingle du jeu

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3 QUESTIONS A SYLVIE FOURN, DIRECTRICE D’EMERGENCE INDUSTRIE

Madame Fourn, vous êtes la directrice de Pollutec Maroc, dont la troisième édition se déroulera fin octobre, et d’Emergence Industrie, qui verra le jour pour la première fois du 17 au 20 mai à Casablanca. Vous travaillez donc dans ce pays depuis plusieurs années. Quel est votre ressenti sur la situation actuelle ?

Dans le cadre de mes activités professionnelles, je travaille avec le Maroc depuis trois ans et avec l’Algérie depuis huit ans.

Lorsque je suis allée pour la première fois en Algérie en 2003, alors que le pays sortait à peine d’une période particulièrement difficile, j’ai été marquée par le sentiment d’abandon qui habitait encore les responsables économiques et politiques du pays. En plus de se débattre avec les événements terribles traversés sur le plan national, ils avaient dû faire face au manque total de confiance de l’étranger, en particulier des Français.

Aussi, ne comptez pas sur moi pour manifester aujourd’hui de la défiance envers les décideurs et le peuple marocains. Ce d’autant que je suis stupéfaite par les amalgames qui sont faits en ce moment, dus probablement à une méconnaissance totale de ces pays ! Les nations arabes ont chacune une culture et une Histoire qui leur sont propres. La Tunisie, l’Egypte et la Libye étaient des dictatures fortes : il y a un monde entre la Tunisie de Ben Ali et le Maroc de Mohammed VI.

Nous réaliserons la 7ème édition de Pollutec en Algérie à la fin du mois d’avril et notre investissement au Maroc ne se dément pas. Reed Expositions France, pour lequel je travaille, n’a d’ailleurs pas hésité à ouvrir une succursale au Maroc et nous avons de nombreux projets en cours. Et nous comptons bien profiter du côté « réducteur de pensée » manifesté par certains acteurs économiques de notre côté de la Méditerranée ou d’ailleurs !

Vous ne redoutez donc pas une extension au Maroc des révolutions qui se déroulent actuellement dans le monde arabe ?

Non. Et je me range bien volontiers à l’avis de la grande majorité des experts du monde arabe qui ne croient pas, pour le Maroc, en un « scénario à la tunisienne ».

La légitimité du Roi est incontestée et il jouit d’une réelle popularité. Lors de mes nombreuses rencontres avec nos partenaires locaux et des discussions que j’ai pu avoir avec les Marocains, il m’a été rapporté que sur un plan purement politique et économique, il a entrepris des réformes importantes depuis son arrivée au pouvoir en 1999, destinées à moderniser le pays.

De l’avis général, les manifestations du 20 février dernier se sont déroulées dans le calme, encadrées par le réseau de quelque 80 000 associations qui joue un grand rôle dans le développement social du pays. Les slogans entendus lors des manifestations du 20 février n’avaient d’ailleurs rien d’hostiles à l’égard de la personne du Roi ni de la monarchie. Ce que la très grande majorité des manifestants demandaient, c’est une évolution, plutôt qu’une révolution. Ils veulent plus de démocratie, un changement de constitution qui limite les pouvoirs du Roi, plus de justice sociale et du travail. Ils demandent une réforme qui va plus loin que celle entreprise jusqu’à maintenant, menée conjointement par la monarchie, les partis et les syndicats de travailleurs. Ainsi, la crise que traverse actuellement le monde arabe agit comme un accélérateur qui pousse ces différents acteurs à aller plus vite et plus loin dans les réformes.

Suite aux manifestations du 20 février, le pouvoir a affirmé avoir « saisi le message ». Mohammed VI a assuré que des réformes seraient mises en œuvre. Il vient ainsi d’annoncer une réforme constitutionnelle globale du pays, visant notamment à renforcer le pouvoir du Premier ministre et des partis politiques, et qui sera soumise au référendum. Plusieurs mesures ont également été prises pour bloquer la hausse des prix. Sur la question sensible des Droits de l’Homme, le Roi a mis en place le 3 mars un nouvel organisme public chargé de leur défense, composé de membres représentant les pouvoirs publics, les ONG, les partis politiques et des personnalités indépendantes.

Vous semblez donc confiante sur le climat des affaires au Maroc, en particulier dans le secteur de l’industrie ?

Absolument. Les événements en Tunisie, en Egypte et en Libye ont même permis au pays de bénéficier d’un nouvel afflux de courant d’affaires de la part de donneurs d’ordres étrangers.

Le climat des affaires est bon, le pays poursuivant les réformes commencées il y a une dizaine d’années. Tous les pays du Maghreb ont subi un net ralentissement de leur croissance durant la crise économique mondiale. Le Maroc a été le moins frappé et a vu son PIB croître de 4 % ces trois dernières années. De nombreux investissements sont en cours de réalisation, comme le TGV Tanger / Casablanca / Marrakech, l’ajout de 550 kilomètres d’autoroutes, l’extension du port de Tanger, la création ou le développement d’aéroports…

Emergence Industrie s’inscrit par conséquent dans un vaste mouvement de transformation de l’économie et de l’industrie du Maroc. Les pouvoirs publics ont fait de ce secteur le fer de lance du développement du pays à travers le Pacte National pour l’Emergence Industrielle signé en 2009 avec comme but de créer, à l’horizon 2015, 220 000 emplois et de redessiner le paysage industriel du pays.

Contrairement à d’autres pays de la zone, le Maroc a choisi de miser sur l’Europe pour son développement. Plus de 70 équipementiers automobiles, employant 28 000 personnes, y sont actuellement présents et près de 14 milliards d’euros d’équipements et de matières premières y seront produits à l’horizon 2015. La nouvelle usine Renault de Tanger produira 400 000 véhicules par an à terme et nombreux sont les fournisseurs qui l’y ont déjà suivi.

Les opportunités d’affaires sont donc énormes pour les industriels dans le pays !

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« Les révolutions arabes sont un coup de semonce sans frais pour le Maroc » pour l'Usine Nouvelle

Le 03 mars 2011 par Anne-Sophie Bellaiche

Dans un entretien accordé à L’Usine Nouvelle, Ahmed Réda Chami, le ministre de l’Industrie du Maroc, revient sur les conséquences des révolutions arabes sur son pays. Selon lui, les événements en Tunisie, en Egypte et en Lybie poussent le Maroc à aller plus vite et plus loin dans les réformes. Il plaide pour une monarchie constitutionnelle parlementaire.

L'Usine Nouvelle - Pensez-vous que la volonté générale de réforme et de changement dans le monde arabe puisse épargner le régime marocain ?

Ahmed Réda Chami - Il y a une légitimité incontestée de la monarchie au Maroc. Sa Majesté le Roi Mohamed VI est un roi impliqué et qui jouit d’une grande popularité. Un espace de libertés a déjà été conquis dans le pays depuis les années 80. Nous avons 30 partis, 6 syndicats, des ONG, plus de 100 journaux. Jusqu’à présent nous étions un peu les premiers de la classe. Si les révolutions tunisiennes et égyptiennes vont à bon port, ce que j’appelle de mes vœux en tant qu’arabe, nous devrons aller vers une réforme globale menée par la monarchie, les partis et les syndicats de travailleurs. Il faut renforcer le rôle du premier ministre. Mon parti l’USFP (socialiste) milite depuis longtemps pour une monarchie constitutionnelle parlementaire. Les mouvements arabes peuvent être pour nous un coup de semonce sans frais qui nous poussent à aller plus vite et plus loin.

Les événements chez vos voisins, ont-ils refroidi les investisseurs et clients ?
Non. Les sociétés qui investissent sur place se répartissent en trois groupes. Celles qui ont pleinement confiance comme Mecachrome ou Frantz Electrolyse. Elles vont s’implanter. Il y a celles qui sont un peu attentistes mais qui sont rassurés par le calme des manifestations du 20 février. Enfin, un dernier groupe a gelé ses projets en attendant de voir, c’est le cas d’un industriel allemand dans les métaux. Ce que nous remarquons aussi, c’est un nouvel afflux de courant d’affaires de donneurs d’ordre, en particulier dans le textile. Certains se fournissaient en Egypte et en Tunisie et d’autres en Chine.

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